Si Aragon n'a jamais cessé de commenter son oeuvre et de la réécrire, peu d'études se sont attachées à la genèse de ses romans en la situant, d'une part vis-à-vis de sa connaissance précoce des formalistes russes et des débats linguistiques du temps, d'autre part dans une poétique des formes et, enfin, dans une histoire de la langue littéraire. Les notions de modèles et réemplois permettent de penser cette triple inscription, à travers l'émergence de prédiscours, d'imaginaires et de patrons stylistiques avec lesquels l'oeuvre romanesque n'a cessé de dialoguer.