Toute histoire est contemporaine en ce que le discours sur le passé renvoie nécessairement à des réflexions découlant de la période où celle-ci s’élabore. C’est ainsi qu’après l’horreur des tranchées, on se met à qualifier les années 1900 de « Belle époque », par contraste avec le drame de la Première Guerre mondiale. Pour autant, il n’est pas certain que cette époque soit si « belle » : que l’on songe ne serait-ce que quelques instants aux conditions de vie d’un jeune mousse de 13 ans embarqué à la Grande pêche sur un Terre-Neuva… Évoquer les âges d’or de la Bretagne, c’est donc s’intéresser à l’histoire de la péninsule armoricaine et, plus encore, se pencher sur les différents regards qui, successivement, sont apposés dessus. Des Capétiens à la fin du XXe siècle en passant par les Lumières, chaque période suscite ses « âges d’or », visions idéales d’un passé qu’il importe de déconstruire.