Depuis l'Antiquité, le motif de la bête que l’on sacrifie et de la peau que
l’on revêt est récurrent dans la littérature, notamment dans les mythes, les
fables et les contes, que l’on pense au mythe de la Toison d’or, à Ésope, à
Basile, à Perrault, à La Fontaine ou encore aux frères Grimm. Les pouvoirs que
l’on prête à la peau ou à la fourrure animale sont, de même que ses fonctions
narratives, multiples: tantôt parure et trophée, gage de puissance et de
fécondité voire d’immortalité, tantôt agent d’une métamorphose protectrice, la
peau de bête en général et la peau de l’âne en particulier, font souvent
office d’adjuvant. Située à la frontière de l’hybridité, de la marginalité et
de la monstruosité, la peau de bête est un motif qui continue d’inspirer des
fables et des fictions contemporaines. Le présent ouvrage se propose
d’interroger, de manière diachronique, non seulement la fonction narrative et
symbolique de la peau ou de la fourrure que l’on revêt, à partir, notamment,
du conte central de « Peau d’Âne », mais aussi ses représentations picturales,
aussi bien fixes qu’animées, ainsi que les potentialités poétiques de ce
bestiaire si particulier, tant la fourrure suscite, comme attribut de
l’animalité, tout autant fascination (érotique ou taxidermique) que répulsion.
Les chercheurs réfléchissent à partir d’horizons épistémologiques différents,
à la question complexe, et commune pour les genres retenus, des
réappropriations, reformulations, reconfigurations ou rédifications que le
thème a pu connaître, et qui pourra être abordée sous l’angle de la
transtextualisation et de la transmédialité.