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Spinoza après Bourdieu, Politique des dispositions
EAN13
9791035107352
Éditeur
Publications de la Sorbonne
Date de publication
Collection
La philosophie à l’œuvre
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Spinoza après Bourdieu

Politique des dispositions

Publications de la Sorbonne

La philosophie à l’œuvre

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Le paradoxe fondamental qui vient à la fois constituer et mettre en péril la
politique, c’est qu’il n’y a pas d’autorité des institutions et des lois sans
le soutien au moins tacite et spontané de la multitude, multitude dont il
s’agit en même temps de reconnaître qu’elle est composée d’individus et de
groupes sociaux qui désirent n’en faire qu’à leur tête. Ce paradoxe est
souvent dénié par les philosophies politiques qui se contentent d’invoquer une
légitimité idéale pour justifier une obéissance en droit. Les concepts de
disposition et d’habitus, tels qu’ils sont théorisés par Pierre Bourdieu,
permettent de comprendre à même la pratique comment s’établit, de fait, la
domination d’un ordre. Spinoza, tout en s’accordant sur des points
fondamentaux avec le sociologue, insiste néanmoins sur la dimension
passionnelle et donc inconstante des dispositions, et par là assume davantage
encore le paradoxe. Un pouvoir n’est obéi que s’il sait se faire désirer,
qu’il soit légitime ou non. C’est alors une conception de l’État et des
institutions politiques tout à fait originale qu’élabore le Traité politique,
où il s’agit moins de les fonder en légitimité que de les faire fonctionner
malgré, et même par, les passions pourtant inconstantes et variées du
vulgaire. Encore faut-il que cette domination s’exerce au profit de tous et de
chacun : une Realpolitik, au sens de Pierre Bourdieu, est ainsi constituée par
Spinoza, où le pouvoir n’est détenu par personne en particulier, mais dispose
tous les citoyens à la concorde et à la paix, malgré eux mais, autant que
possible, de bon gré.
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