- EAN13
- 9782753538221
- Éditeur
- Presses universitaires de Rennes
- Date de publication
- 17/07/2015
- Collection
- Le Sens social
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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La Réunion face au chômage de masse
Sociologie d'une société intégrée
Nicolas Roinsard
Presses universitaires de Rennes
Le Sens social
Autre version disponible
À la Réunion, près de quatre actifs sur dix sont au chômage. En même temps, et
contrairement à ce qui est observé en France métropolitaine, cette société ne
développe aucun signe majeur « d'exclusion sociale ». D'où la question que
l'on est en mesure de se poser : à quoi tient la cohésion sociale dans cette
société pour le moins inégalitaire ? En pointillé se pose également la
question de la place et de la fonction sociale du travail salarié dans
l'organisation de la société réunionnaise. Dans ce contexte de chômage de
masse, l'économie de transferts a joué un rôle essentiel dans le processus
d'intégration des populations défavorisées issues de la société traditionnelle
et rurale. Le Revenu minimum d'insertion en particulier, alloué à plus d'une
famille sur quatre, a provoqué une profonde mutation du rapport à l'emploi
pour ces populations qui, bien souvent, n'avaient alors le choix qu'entre le
sous-emploi faiblement rémunéré et le chômage non indemnisé. Les pénuries de
main-d'œuvre observées dans les plantations de canne à sucre sont, sur ce
point, emblématiques de la transformation récente des rapports de travail dans
la société créole. À partir d'une enquête ethnographique qu'il a menée au
cours de plusieurs séjours dans l'île, Nicolas Roinsard montre ainsi - dans ce
qu'il nomme une sociologie des réaffiliations - combien les revenus de
transferts représentent pour un grand nombre d'individus un facteur
d'autonomisation relative pouvant s'articuler avec les formes de solidarité
traditionnelles, beaucoup plus qu'un symptôme ou un vecteur de désaffiliation
et de dépendance. Le jeu des solidarités publiques et privées permet à la
société réunionnaise de pallier les conséquences sociales de son chômage de
masse en assurant l'intégration de toute une frange de la population exclue de
la condition salariale.
contrairement à ce qui est observé en France métropolitaine, cette société ne
développe aucun signe majeur « d'exclusion sociale ». D'où la question que
l'on est en mesure de se poser : à quoi tient la cohésion sociale dans cette
société pour le moins inégalitaire ? En pointillé se pose également la
question de la place et de la fonction sociale du travail salarié dans
l'organisation de la société réunionnaise. Dans ce contexte de chômage de
masse, l'économie de transferts a joué un rôle essentiel dans le processus
d'intégration des populations défavorisées issues de la société traditionnelle
et rurale. Le Revenu minimum d'insertion en particulier, alloué à plus d'une
famille sur quatre, a provoqué une profonde mutation du rapport à l'emploi
pour ces populations qui, bien souvent, n'avaient alors le choix qu'entre le
sous-emploi faiblement rémunéré et le chômage non indemnisé. Les pénuries de
main-d'œuvre observées dans les plantations de canne à sucre sont, sur ce
point, emblématiques de la transformation récente des rapports de travail dans
la société créole. À partir d'une enquête ethnographique qu'il a menée au
cours de plusieurs séjours dans l'île, Nicolas Roinsard montre ainsi - dans ce
qu'il nomme une sociologie des réaffiliations - combien les revenus de
transferts représentent pour un grand nombre d'individus un facteur
d'autonomisation relative pouvant s'articuler avec les formes de solidarité
traditionnelles, beaucoup plus qu'un symptôme ou un vecteur de désaffiliation
et de dépendance. Le jeu des solidarités publiques et privées permet à la
société réunionnaise de pallier les conséquences sociales de son chômage de
masse en assurant l'intégration de toute une frange de la population exclue de
la condition salariale.
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