Dans cet essai philosophique, Robert Klein s'attelle à une question majeure de
l'éthique, celle du fondement de la responsabilité. Selon une logique aussi
inédite que déroutante, l’auteur, en liant étroitement histoire de l’art et
phénoménologie, convoque tour à tour théorie du droit, herméneutique et
psychanalyse pour affirmer que la responsabilité se fonde dans le cogito, face
au tribunal de la conscience. S’ils ne sont pas explicitement mentionnés, on
devine les spectres de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah dans ce
texte, écrit vers 1960 et précédant de peu les grands procès des responsables
nazis. Klein, ce « "juste", à qui le repos de la bonne conscience était
spécialement interdit », comme le définit son directeur de thèse et
collaborateur André Chastel, était jusqu’ici surtout connu pour ses textes
d’histoire de l’art. Cette étude révèle la profondeur de sa pensée
philosophique et permet de comprendre la continuité qu’il a toujours ménagée
entre éthique et esthétique.