Banquier central européen conduisant la politique monétaire, juge
constitutionnel tranchant les cas difficiles de la démocratie, agence de
régulation organisant la protection des données numériques ou la prévention
des risques sanitaires, ou encore déontologue veillant à la probité publique
des dirigeants politiques : depuis les années 1990, nos démocraties sont de
plus en plus habitées par des acteurs qui tirent leur légitimité de leur
extériorité revendiquée, voire de leur critique des carences de la politique
représentative des élus et des gouvernants.
Cet ouvrage interroge l'étonnante ubiquité sociale de ce registre de «
l’indépendance » qui s’est imposé comme une technologie politique tout
terrain. En s’appuyant sur des contributions tirées de la sociologie, du
droit, et de la science politique, il propose tout à la fois un inventaire et
un cadre d’analyse historique et comparé de cette politique de l’indépendance
qui redéfinit aujourd’hui les acteurs, les types de compétence, mais aussi les
conditions d’exercice du pouvoir dans nos démocraties.