Le XIXe siècle passe pour le siècle de l'histoire, de sociétés modernes
hantées par leurs productions tant matérielles que culturelles, s’arrachant
par le travail, la technique et la science aux contraintes de la nature. Notre
ouvrage propose de montrer, à l’inverse, que les pensées sociales de la
période ont entretenu d’étroits rapports avec le concept, diversement élaboré,
de nature. Le socialisme est un terrain fécond pour déployer une telle
relecture tant il semble éclairer – dans ses nombreuses variantes – les
modalités par lesquelles la nature est appréhendée comme un moyen de penser
non seulement la consistance du social mais aussi les manières d’intervenir
sur lui et de le transformer.